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Keur Baye Boss : une garderie qui sombre dans la décrépitude

De loin, des fresques murales qui commencent à perdre leur éclat indiquent qu’on est en face d’une garderie d’enfants. Dans la cour aux murs vétustes tout est calme. Ce n’est pas encore l’heure de la récréation dans cette école nichée à Gorée près des champs de « Ndogol », un quartier traditionnel de Bargny guedj. Des enfants très souriants nous accueillent avec un « bonjour Monsieur » dans une salle très triste.

Dans leur nouvelle blouse, les enfants reprennent fidèlement les phrases prononcées par la maîtresse Fatou Gueye qui y travaille comme volontaire de même que moi. « Nous sommes des relais communautaires évoluant dans une zone défavorisée. Notre objectif : récupérer les enfants qui traînent dans les rues de Bargny guedj, moyennant une petite somme à la fin du mois » confie Fatim Seck, responsable de cette garderie depuis 2006.

« Notre inscription est fixée à 4 000 francs y compris la blouse. Et la mensualité qui s’élève à 1 500 francs n’est souvent pas versée par certains parents.Mais on est obligé de faire avec, car nous sommes conscients du niveau de vie des populations. Les parents ont la volonté d’inscrire leurs enfants à l’école, mais souvent les moyens font défaut », explique Fatim Seck qui cherche désespérément un mécène pouvant les aider à rénover l’école.

Selon la responsable qui n’arrête pas d’investir ses propres moyens : « Il est impossible d’engager des réfections, encore moins de la peinture. Il faudrait tout repeindre et dresser une tente dans la cour de l’école pour protéger les élèves contre la chaleur, mais il d’autres charges. Outre la location, il faut motiver la femme de charge et le maître coranique ».

En attendant l’arrivée d’un sauveur, Fatim Seck compte trouver des parrains. Dans l’immédiat, elle estime que c’est  » l’unique solution pour permettre à cette garderie de survivre dans un milieu très hostile ».

 


Le ‪réchauffement climatique expliqué en vidéo animée ‪#‎Cop21‬

Ce sujet qui ouvre beaucoup de discussions est souvent non maîtrisé par ses débatteurs. Pour le  moment, je me contente de la définition donnée par Wikipedia.org  « . Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou réchauffement global, est un phénomène d’augmentation de la température moyenne des océans et de l’atmosphère terrestre, mesurée à l’échelle mondiale sur plusieurs décennies, et qui traduit une augmentation de la quantité de chaleur de la surface terrestre. Dans son acception commune, ce terme est appliqué à une tendance au réchauffement global observé depuis le début du xxe siècle ». Et pour ceux qui n’ont toujours pas compris, cette vidéo du Monde.fr pourra vous guider.


Lutte contre les noyades au Sénégal: 10 consignes de sécurité aux baigneurs

A l’occasion du lancement de la campagne nationale de sensibilisation sur les risques de noyades (Edition 2015) qui a vécu à Bargny, le ministre de l’intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, déplorait le chiffre alarmant des cas de décès. « 241 cas de décès par noyade ont été enregistrés l’année dernière et cela  est surtout  causé par les attitudes de défiance des populations  qui ont tendance à prendre  d’assaut  les plages  interdites, faisant  fi des panneaux de signalisation et des mesures préventives qui sont  souvent marquées au niveau des plages autorisées »,avait souligné le ministre. Consciente de ce phénomène, la Direction de la protection civile a établi une liste de  10 consignes de sécurité pour réduire les dégâts.

 

  • Ne jamais se baigner seul
  • Ne pas fréquenter une plage interdite
  • Ne pas se baigner aussitôt après un repas copieux (attendre deux heures après  avoir digérer, pour  rentrer dans l’eau)
  • Ne jamais se baigner après une exposition prolongée au soleil ou après des efforts physiques intenses
  • Ne pas trop s’éloigner de la plage
  • Eviter les  jeux  dangereux  dans  l’eau
  • Eviter les  plongeons dangereux
  • Ne pas utiliser des  structures  gonflables quand le  vent  souffle de la terre vers la mer
  • Eviter les heures de  haute marée (accorder une  grande attention aux prévisions  des services de la météorologie)
  • Suivre les consignes des  maitres nageurs sauveteurs, surveillants de baignade et  des  volontaires  de  la  protection civile

 


Emission: Cheikh Fadel Wade parle de la centrale a charbon de Bargny

La lutte contre l’installation de centrales à Charbon à  Bargny est devenue une activité principale chez certaines personnes. Regroupées au sein d’un collectif, ces personnes usent tous les moyens pouvant leur permettre de mettre  fin aux travaux de ces établissements jugés dangereux. Cheikh Fadel Wade, coordinateur du Collectif des Communautés Affectées par les Centrales à Charbon de Bargny était invité à la Radio Soxna FM pour aborder les questions environnementales de Bargny. Cette émission apporte beaucoup de réponses sur certaines questions qui taraudent encore l’esprit de certaines populations.

Réécoutez l’émission:

Emissio Cheikh Fadel Wade sur la centrale a charbon de Bargny by Ibra Seck Cassis on Mixcloud


Entreprenariat : Les femmes de Bargny formées en Gestion de Caisse

Trouvées  dans une  salle de classe située à  l’école coranique de  Mansour  Séne  de  Bargny  Santhioub  Guedj, les  femmes qui avaient bénéficié d’une  formation technique sur la teinture, sont retournées en salle, ce 02 Mai 2015,  pour un atelier de capacitation en  gestion  de  caisse  et en gestion d’AGR  (Activité Génératrice de  Revenu).

Lancé par l’acteur de développement Djibril Faye, ce nouveau volet du programme d’entrepreneuriat féminin destiné aux  femmes de Bargny « consiste à mettre  en place des caisses autofinancées, ce qui est  une  suite par rapport à une  formation technique ou managériale des  femmes. Actuellement,  au  stade où nous  en sommes, on  a  créé  une  mutuelle d’épargne et de  crédit pour les permettre d’avoir plus de fonds individuellement. La caisse leur octroie des crédits qui ne sont pas très  satisfaisants. Donc on les forme  en gestion de caisse et en gestion d’activités génératrices de revenu pour qu’elles puissent prétendre  à un crédit  supérieur au niveau de la mutuelle», a expliqué Ndeye Ndiéré Faye, Directrice du Cabinet H2O-Exploitations.

Femmes de santhioub Guedj
Femmes de santhioub Guedj

Ayant démarrée avec les  groupements de Bargny en 2014  grâce à Djibril Faye, la directrice du cabinet rappelle « après  la  formation technique, nous  sommes  revenus  les  renforcer et  les accompagner sur la gestion des  caisses.  Au début les  groupements étaient au nombre  de  cinq, mais  vue l’effectif on  est  obligé  de  les  diviser en  neuf caisses  d’épargne et  de crédit », souligne Madame Kaba.

Grace au  calendrier établi par le Cabinet H2O-Exploitations toutes les femmes  regroupées au sein du Groupement And Takkou Liggey de Bargny vont bénéficier de ce renforcement des capacités en gestion de caisse et en gestion d’activités génératrices de revenu.


La valorisation des déchets, une alternative pour lutter contre l’insalubrité à Rufisque

Ayant ravi la  palme à Kaolack en matière d’insalubrité, comme disait un confrère, la ville de Rufisque est  toujours à la quête d’un mieux-être. Les  équipes municipales qui se sont succédées à la tête de cette institution, ont tenté mille et une solutions mais en vain. Pour apporter une réponse concrète aux besoins des  collectivités locales de la vieille ville, la Fondation sococim (Cimenterie de Rufisque) a mis en place une filière complète de gestion des déchets.

Mise en œuvre par le Groupe SENGHOR (entreprise spécialisée dans la conception et le développement de projet à fort impacts environnementaux) depuis décembre  2014, cette initiative appelée « Rufisque Marché Propre » se fonde sur trois axes principaux :

  • Le service : une équipe de nettoyage et de collecte des déchets au service des populations (Commerçants et clients)
  • La participation : la nécessaire participation des bénéficiaires pour assurer le succès de l’opération.
  • La valorisation : la pérennité du système assurée par la valorisation des déchets collectés.

Parmi ces  trois  points,  rien  n’est  nouveau dans cette  ville à part le  dernier.  Du  nettoyage à la collecte, en passant  par la participation des  populations,  toutes  les  méthodes ont mises en œuvre même si elles paraissent souvent inefficaces.  Ayant  eu  échos d’une  nouvelle approche dans la  gestion des  déchets,  j’ai  pas hésité à sauter  sur la  première  occasion  pour voir à quoi cela ressemble. Car  si  on parvient  à valoriser  les  déchets,  Rufisque  en  gagnera  beaucoup vu  la  quantité  déchets versés  dans ses  artères par  jour.

Même  si on lui  reproche  souvent  le  non-respect des RSE (responsabilité sociétale des entreprises ),  la  sococim à travers  sa  fondation, tente d’inspirer les  collectivités locales pour la  sauvegarde de l’environnement.

Le programme  Rufisque Marché Propre «  constitue le soubassement essentiel au développement d’une économie circulaire, dans la mesure où le déchet ne sera plus perçu comme une nuisance mais plutôt comme une ressource à part entière » nous explique Stephan Senghor, Directeur exécutif du Groupe Senghor. Ayant participé à une matinée d’immersion organisée par  la Fondation Sococim, j’ai pu  voir  des  déchets  transformés en éco-brique, en composte et autres. De là, j’ai compris l’utilité des déchets. Avec une bonne  campagne de sensibilisation, les populations pourront adhérer à ce projet qui, non seulement peut rendre l’environnement de  Rufisque plus propre, mais peut aussi développer une véritable économie.


« Les pieds dans l’eau » : Habiter dans une maison pareille, n’est pas un luxe à Bargny Guedj

Pour croquer la belle vie, toute personne aisée n’hésiterait pas à acheter une maison au bord de la plage. D’ailleurs pour vendre le littoral, les promoteurs utilisent souvent le terme « Maison, les pieds dans l’eau » pour  démontrer l’emplacement paradisiaque de leurs belles bâtisses.

Situé entre Rufisque et la ville émergeante de Diamniadio, ma ville Bargny est sauvagement agressée par l’avancée de la mer. Ici habiter dans une maison « Les pieds dans l’eau » est un véritable cauchemar.  A l’heure où on nous parle de globalisation, de mondialisation, de conférences internationales sur le réchauffement climatique par ci, de symposium sur solidarité par là, pendant ce temps là, il existe sur terre des parties où il ne fait pas vraiment bon vivre. C’est le cas de Bargny, une commune située dans la capitale du Sénégal, qui est sauvagement attaquée par l’avancée de la mer.

Un pied sur terre et un pied dans l’eau, les populations des quartiers populaires de Bargny Guedj qui vivent dans la précarité et la promiscuité totale, se sentent délaisser par les politiques publiques.  Cette population essentiellement composée de pécheurs a en même marre des journalistes et de leurs reportages « A chaque fois les médias viennent nous rendre  visite. Nous avons beau fait de déclarations, mais rien n’a été  fait.  Nous  n’avons  même  plus de toilettes. Nous  vivons pires que ceux qui sont affectés par les inondations. Les Journalistes viennent toujours et n’apportent rien » crache Amy Seck sur mon dictaphone. Tout en essayant de lui faire comprendre que le rôle des journalistes était de conscientiser l’opinion et de faire parvenir leurs problèmes auprès des autorités et bonnes volontés, la dame poursuit « Les gens nous tympanisent avec les inondations alors que nous vivons pire. Ils sont certes des sinistrés, mais ils ont choisi d’habiter dans des zones inondables alors qu’ici, c’est l’eau qui nous rejoint. Beaucoup de familles se divisent. Ceux qui ont des moyens optent pour le déménagement, mais nous qui n’arrivons pas à joindre les deux bouts, on est là », rajoute-t-elle.

Avec les pieds dans l’eau, Bargny Guedj se rétrécit de jour en jour. D’ailleurs cette situation me rappelle, le blogueur Ouseynou Seck qui disait souvent « La mer mange. Nous voulons que l’Etat trouve des solutions pour parer à l’avancée de cette mer », souligne t-il très souvent pour attirer l’attention des autorités.

Impossible d’être arrêtée par les bras de Bargny Guedj, l’avancée de la mer hante le sommeil des habitants de Bargny Guedj (Bargny sur mer).

 


Inceste environnemental : Le Sénégal viole sa propre fille

La métaphore risque de choquer plus d’un,  mais il en est ainsi. Toujours cité en exemple en matière de respect des normes, le Sénégal  a pourtant produit des lois qu’il ne respecte pas.  Pour combler son déficit énergétique, l’Etat du Sénégal veut installer des centrales à charbon dans une petite contrée lébou  appelée Bargny, une ville de pêcheurs, menacée par l’élargissement des carrières de la cimenterie (Sococim) au nord, et l’avancée de la mer, qui n’arrête pas d’engloutir les quartiers traditionnels de Bargny guedj, au Sud Ouest.

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Crédit photo: Cassis Pictaz

En cours de travaux,  ce projet consiste en la mise en place et à l’exploitation d’une centrale thermique d’une puissance de 125 MW, fonctionnant au charbon, dans la zone de Bargny.

En plus de ne pas se soucier des problèmes environnementaux et sociaux, plusieurs dispositions légales semblent  être ignorées par cet Etat qui, a pourtant  produit l’article L13-2001 de la loi 2001-1 du 15 janvier 2001 portant le code de l’environnement. Et de surcroit, le décret d’application n°2001-282 est sorti depuis le 12 avril 2001.

 Pourtant dans l’exposé des motifs du code de l’environnement, il est bien mentionné « La mise en place d’un cadre juridique rénové pour une bonne gestion de l’environnement constitue l’une des préoccupations des pouvoirs publics au Sénégal ».

Parmi les installations qui présentent des dangers, par ailleurs mentionnées dans l’article L9, cette centrale à charbon classée établissement de catégorie 1, doit être disposée sur une emprise éloignée des endroits cités dans l’article L13 dudit code.

ARTICLE L 13:

Les installations rangées dans la première classe doivent faire l’objet, avant leur construction ou leur mise en service, d’une autorisation d’exploitation délivrée par arrêté du Ministre chargé de l’environnement dans les conditions fixées par décret.

Cette autorisation est obligatoirement subordonnée à leur éloignement, sur un rayon de 500 m au moins, des habitations, des immeubles habituellement occupés par des tiers, des établissements recevant du public et des zones destinées à l’habitation, d’un cours d’eau, d’un lac, d’une voie de communication, d’un captage d’eau.

Les installations rangées dans la seconde classe doivent faire l’objet, avant leur construction ou leur mise en service, d’une déclaration adressée au Ministre chargé de l’environnement, qui leur délivre un récépissé dans les conditions fixées par décret. L’exploitant doit renouveler sa demande d’autorisation ou sa déclaration soit en cas de transfert, soit en cas d’extension, ou de modification notable des installations. En cas de mutation des droits d’exploitation, le nouvel exploitant est tenu de faire une déclaration adressée au Ministre chargé de l’environnement.

Comme le défend à mort Ibrahima Diagne, président de l’association Takko Art Jerry qui porte le combat engagé par le collectif des communautés affectées par les centrales à charbon « la confrontation de cette disposition légale à la réalité géographique et urbaine du site de la centrale découragerait avec juste raison tout autre promoteur d’un si grand projet. En effet Dame Nature n’a pas du tout plaidé en faveur des initiateurs du projet. Car le site en question est bien limité à l’ouest par la rivière Khouloupe(cour d’eau). Cette cour d’eau qui prend sa source depuis le bassin de rétention du Nord de Bargny, qui arrose son passage agricole pour se déverser dans l’océan atlantique au Sud par l’embouchure hivernale Banoukhba. Donc la marge de 500m demeure  incertaine voir impossible par rapport aux positionnements des établissements recevant du public(ERP) » souligne ce fervent environnementaliste. Mais n’oublions pas le site de transformation des produits halieutiques situé à zéro mètre, les lotissements de Miname 1 et Minam 2, le terrain de football, l’école, les cimetières entre autres…

Maintenant,  n’a-t-on pas le droit de dire que l’Etat du Sénégal a violé sa propre fille, la loi.


Bienvenue à l’herboristerie de Bargny : « J’ai 13 ans et je suis Docteur»

A l’entrée du marché de Bargny, se dresse un étal, unique en son genre, qui a vu défilé bon nombre de personnes à la recherche d’un médicament capable de panser une douleur. Le service thérapeutique de cette table bien garnie en écorces, racines, feuilles  de plante, poudre, bref en médicaments traditionnels, précède même la naissance de  l’herboriste qu’on peut appeler « pharmacien traditionnel » trouvé sur place.

Apres avoir utilisé ses doigts pour compter, l’enfant qui  y fait, aujourd’hui, office de vendeur, annonce  « j’ai 13 ans et je suis Docteur » dit-il.  Bien assis derrière son étal, ce « Docteur » assez particulier de 13 ans, n’a jamais aimé les études, surtout celles très poussées, qui  peuvent faire d’une personne, un bon Docteur.  « Il n’aimait pas les études. A l’école française, il séchait les  cours et  se cachait  dans la brousse  jusqu’à 13 heures, d’ailleurs c’est ce qui explique son bref passage à l’école coranique. Mais malheureusement, il  répétait aussi  la même chose. Incapable de lui  forcer les études, je lui ai tout simplement inculqué ce métier que m’a laissé son défunt père » nous souligne la dame Haalpular, Mère Datt qui n’arrive toujours pas à bien communiquer dans la langue locale malgré son long séjour à Bargny.

Très prisée par les personnes souffrantes, cette pharmacie qui n’est pas entre quatre murs, propose des médicaments de la rue, pas ceux contestés par l’ordre des pharmaciens du Sénégal, mais ceux appelés traditionnels. Ces plantes médicinales obtenues à bas prix et consommables sans danger sont vendues sans ordonnance. « Les personnes qui arrivent ici, connaissent souvent les médicaments dont elles ont besoin. Nous ne faisons pas la consultation mais nous donnons souvent des conseils par rapport à telle ou telle maladie » nous précise la mère du petit Docteur de 13 ans.

Cet herboriste de 13 ans du nom de Cheikh Tidiane Hann, qui a usurpé la fonction des Docteurs sans le savoir,  lance fièrement « Ici on se soigne à bas prix. Pour moi, ce métier est plus noble que la maçonnerie et autres. On ne se fatigue pas  et on a de l’argent. Avec ma mère nous nous en sortons financièrement ».


Pêcheurs artisans de Bargny : entre froid et injustice

Malgré le froid et le vent, les pêcheurs mènent toujours leurs activités. Avec la rareté du produit, certains d’entre eux n’hésitent pas à braver les dures conditions météorologiques pour aller au- delà des eaux sénégalaises.

Cette rareté du produit, n’épargne pas les pêcheurs de Bargny, une contrée lébou située à l’entrée de Dakar. « Dès l’instant qu’on entend qu’il y a du poisson à St-Louis ou à Joal, on quitte Bargny. Ce qui nous intéresse, c’est de remplir nos pirogues de poisson. S’il le faut, nous irons jusqu’en Mauritanie pour avoir du produit » martèle Mamadou Diagne Diop, un jeune pêcheur habitant la commune de Bargny.

Ces voyages communément appelés campagnes permettent aux pécheurs de faire des économies. « Lorsqu’on est loin de nos parents, on peut mieux faire des économies » laisse entendre ce petit lébou trouvé à la plage de Bargny Guedj, au quartier Gouye Dioulancar situé au bord de la mer. Mais ces pêcheurs qui vont en campagne pour réaliser des économies sont souvent victimes de l’injustice de certains propriétaires de pirogue.

Mamadou Diagne indexe son capitaine qui a agi de la sorte « après trois mois de campagne, le capitaine nous a donné que 25 000 F CFA, une somme vraiment dérisoire par rapport au travail que nous avons fourni ». Malgré le froid et le vent, les pêcheurs qui mènent toujours leur activité demandent aux propriétaires de pirogues d’être un peu plus souples avec eux et surtout plus justes et plus humains.