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Le Sénégal  interpelé sur la Fraude sur le Tonnage des Navires de Pêche Industriels

En 2006, la Cellule d’Études de Planification (CEP) du Ministère des Pêches et de l’Economie  Maritime du Sénégal avait commandité un Audit du pavillon de la flotte de pêche démersale côtière. Dans le rapport, il avait été soupçonné des fraudes sur le tonnage déclaré de certains navires de pêche. Cette même situation confirmée par l’Ong Greenpeace suite à une investigation en 2015, semble ne pas inquiétée les autorités Sénégalaises qui sont à fond dans le processus de renouvellement  des  licences de  pêches.

Conscients des  conséquences économiques, sociales, financières et écologiques que peuvent engendrer cette pratique illégale, des acteurs de la pêche et de la société civile exigent du gouvernement du Sénégal une réponse immédiate vu qu’il semble faire la sourde oreille face cette interpellation.

̎Selon le Chargé de Campagne Océans à Greenpeace Afrique Ahmed Diamé « L’absence de réponse, de la part du Ministère, à nos nombreuses interpellations sur la question nous fait craindre que le Ministre n’a pas pris la pleine mesure de la gravité de l’état de nos ressources marines. Vu la situation actuelle de surexploitation de ces dernières et l’absence d’une gestion régionale de nos ressources, nous exigeons que le Ministre intervienne et adopte une approche proactive dans la résolution de ce problème »  a-t-il déclaré sur un communiqué rendu public par l’ONG Greenpeace.

« Une pratique illégale dont les conséquences économiques, sociales, financières et écologiques sont énormes. Elle consiste à sous-déclarer la capacité d’un navire de pêche dans le but de contourner la loi afin de bénéficier de privilèges tels que de pêcher dans des zones interdites et de payer des redevances réduites pour la licence » est la définition de la fraude sur le tonnage d’un navire, fournie par la dite ONG qui a d’ailleurs lancé une pétition pour exiger une politique de pêche transparente et limiter la fraude au tonnage.

Signez la pétition pour exiger une politique de pêche transparente et limiter la fraude au tonnage


Bons Plans: Lancement d’un MOOC-GAP sur la gestion des aires protégées en Afrique

L’ UICN, Union internationale pour la conservation de la nature‪#‎Papaco‬lance la 2e session de son ‪#‎MOOC‬-GAP (cours en ligne) sur la gestion des aires protégées en ‪#‎Afrique‬. Ce cours vous aidera à comprendre les défis de la conservation en Afrique et comment les aires protégées peuvent aider à y faire face, du niveau local à l’échelle globale. Pour vous inscrire c’est ICI


Sénégal: Si vous voulez manger bio et local, partez à Nguindor

Face à l’agriculture industrielle, intensive et souvent nuisible à la santé, pratiquée par des hommes puissants mais conscients de son impact, il existe d’autres alternatives initiées par des communautés défavorisées et pourtant moins averties des statistiques de la dégradation de la planète. Parmi ces communautés qui participent à la préservation de la planète, retenez « Nguilor». Dans  ce  village  du Saloum composé de 21 ménages et situé dans la région de Kaolack, les populations ont opté pour une alimentation Bio.

Grace à l’appui de l’ONG APROFES (Association pour la promotion de la femme sénégalaise), les braves dames de ce village situé à  coté  de la Gambie, ont mis en place un périmètre d’agriculture destiné à la culture Bio. « Il y’a l’aspect santé. Le bio n’a pas de risque, c’est naturel. Les femmes deviennent autonomes, car il n y’a pas  de  charges. Tu as  tes  propres  semences et la fertilisation est naturelle. Le problème  de l’agriculture c’est le cout. Et nous  travaillons à  réduire  le  cout et à  alléger le  travail des femmes. Avec le puits solaire installé dans ce périmètre, elles sont  à l’aise dans l’arrosage» explique  Arame Sarr la Présidente de l’APROFES et par ailleurs altermondialiste.

Cette nouvelle dynamique qui favorise le consommer local dans cette  partie du Sénégal, a fini par changer le comportement des habitants de Nguilor. « Toute personne qui t’amène un projet d’assainissement, t’apporte la bonne santé. En plus de ce périmètre qui nous permet de consommer ce que nous produisons, le village est devenu agréable à vivre. On ne pouvait pas traverser sans voir des excréments ça et là. Actuellement, on a des latrines dans toutes les  maisons grâce à ce projet », s’en réjouit une femme qui grâce à l’alphabétisation, note tranquillement mon nom sur du papier. De la citronnelle aux légumes sans oublier les fruits, tout est bio sur ce périmètre de moins d’un hectare.

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Les techniques de cette agriculture qui lutte contre l’utilisation des engrais chimiques doivent être vulgarisées à l’heure des changements climatiques.

Manger bio c’est faire le choix d’une alimentation de qualité qui garantit des produits sans pesticides, engrais chimiques de synthèse ni OGM.

 


Alerte : Un vent fort et une houle dangereuse ce weekend

Selon le septième numéro du BMS (Bulletin Météorologique spécial) paru ce 26 février 2016, un vent fort et une houle dangereuse sont à prévoir sur les domaines maritimes : Grande Cote et Dakar .

« Un vent fort de secteur Nord pouvant atteindre ou dépasser les 40 km / h sur la Grande côte et Dakar et une houle dangereuse de secteur Nord pouvant atteindre et dépasser les 2.5 M sur la Grande Côte et Dakar », telles sont les prévisions annoncées par  la Direction de la Météorologie de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM).

Ces prévisions sont valides jusqu’au dimanche 28 février 2016, à 03H UTC pour le Vent et 09H UTC pour la Houle.

Comme les tableaux de signalisation sont au Jaune alors « Soyez très vigilant; des phénomènes dangereux sont prévus ; tenez-vous au courant de l’évolution de la situation et suivez les conseils de sécurité émis par les pouvoirs publics.


Changements climatiques: Chaleur inhabituelle du mois de Janvier 2016

Si vous ignorez encore les impacts des changements climatiques, c’est surement que vous n’étiez pas sur la planète terre au mois de Janvier 2016.

Ce mois (Janvier 2016) reste le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré sur le globe. Selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique « Janvier 2016 a été le premier mois de l’année le plus chaud sur le globe enregistré depuis le début des relevés de température à la fin du XIXe siècle ».  L’année 2015 qui était annoncée,  par la même  agence, comme l’année la plus chaude après 2014, risque d’être battu au record.

Pour montrer son inquiétude face à cette chaleur inhabituelle  au mois de janvier, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie du Sénégal, a même pondu un communiqué. «  Le réchauffement anormal des eaux de surface des océans depuis le printemps  passé (Avril 2015) a eu un impact très particulier sur le climat et le temps observés dans le monde ces derniers mois. Dans la zone sahélienne notamment au Sénégal, des températures record ont été relevées en cette période d’hiver boréal. Le mois de janvier 2016 sera inscrit dans les annales des trois années les plus chaudes depuis 1980 pour la plupart des régions du pays. La moyenne des températures maximales (en milieu de journée) de janvier 2016 dépasse de 1 à 3°C la normale climatologique (moyenne statistique) de ces 35 dernières années sur la majeure partie des régions (Podor 34.9°C, Saint-Louis 35.6°C, Dakar 28.9°C, Thiès 34.8°C, Diourbel 37.6°C, Kaolack 36.4°C, Cap-skirring 32.6°C, Ziguinchor 36.9°C, …). » lit-on sur le communiqué de cette Agence que les Sénégalais appellent « Wa Météo ».

Et au mois  de  février, la fraicheur fait  son come back Dakar quelques semaines après son « au revoir ». Du coup je ne comprends plus rien dans ce monde qui semble perdre sa tête avec les changements climatiques.


Changements climatiques: Dégats de l’avancée de la mer à Bargny

 

Coincé à l’Est par la sococim et rétréci à l’ouest par l’avancée de la mer, Bargny risque d’être rayé de la carte si la centrale à charbon voit le jour. C’est du moins mon sentiment depuis que j’ai refoulé la plage, jadis sablonneuse de Bargny Guedj, qui m’a vu grandir.

Alerté plus de mille fois, l’état du Sénégal semble toujours faire la sourde oreille, face à l’avancée de la grande étendue bleue.

 
Reportage Cassis — Montages: Laye Mou Baye

Des vagues de plus de 3 mètres, sèment souvent la panique dans cette contrée leboue victime d’érosion côtière. Des filets qui partent en lambeaux, des murs qui s’écroulent, des pirogues en mille morceaux, bref telles sont les pertes qui hantent le sommeil de cette population de pécheurs.

Une simple ballade de Gouy Dioulancar à Minam, suffit pour comprendre que l’état est resté insensible malgré les cris de détresse lancés ça et là. Combattants des dérèglements climatiques, Bargny ma ville a besoin de vous.


Bargny: L’impact des récifs artificiels sur la pêche

Située à 30 km de la capitale Sénégalaise (Dakar), la ville côtière de Bargny a une économie essentiellement rythmée par la pêche. Classée parmi les secteurs les plus dynamiques de l’économie, cette pêche est aujourd’hui menacée au Sénégal. Dès lors, la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques sont devenues primordiales, à l’heure où la résilience semble être le seul moyen pour faire face aux dérèglements climatiques. Avec l’aide de quelques partenaires stratégiques, le Sénégal a entamé des programmes pour la restauration des ressources halieutiques.

Malgré le triste décor laissé par le dernier ras de marée du 31 Aout 2015, les habitants du quartier pêcheur de Bargny Guedj gardent toujours le sourire en cette matinée ensoleillée. Certains enfants venus se baigner, jouent le « petit pêcheur » sur les pirogues amarrées tout au long de la berge. Devant les restes de maisons et à coté des déchets éparpillés ça et là, un groupe de jeunes savourent la brise matinale autour du « barada » (théière). A quelques mètres de ces pêcheurs artisans, Ibrahima attend derrière sa canne à pêche sa première prise (poisson). D’après ce militaire pêcheur du dimanche, « on m’a dit que la plage était poissonneuse la semaine passée. Et là, j’en suis à ma première journée de pêche. L’année dernière je n’étais pas au Sénégal, j’étais parti en mission. Je ne savais pas qu’il y’a un récif par ici, mais quand même, c’est une bonne chose», confit ce militaire très jovial qui tournait de temps en temps le dos  à sa canne, pour jouer avec les jeunes filles d’à coté, à la marelle.

Retour de la ressource

Avec un parc piroguier composé de plus de 482 pirogues motorisées et 95 pirogues à rame, la localité de Bargny a eu la chance d’abriter un récif artificiel grâce au PRAO (projet régional des pèches en Afrique de l’ouest). Ce projet qui  consiste à réhabiliter les habitats marins, notamment le récif artificiel existant, est confié aux acteurs par le biais du CLP (Comité Local des Pêcheurs  de Bargny). « Il est important de rappeler qu’il y’avait un récif  piloté par les japonais de la JICA. Ce projet était là de 2001 à 2004, mais par manque de moyens de surveillance, il a été un échec », souligne t-il. Cet ensemble de structures immergées volontairement dont le but est de créer, protéger, accroitre la population des poissons, et de restaurer un écosystème en danger, le récif artificiel de Bargny « fait au large 6 kilomètres avec un diamètre de 30 mètres et 15 mètres de rayon, avec une couverture de 500 mètres sur lequel on interdisait tout type de pêche», précise Latyr Seck, animateur communautaire du CLP de Bargny trouvé dans les locaux de la structure, un bureau situé hors de la plage de Bargny et ses nombreuses pirogues. Selon toujours ce relais qui joue le rôle d’intermédiaire entre les communautés et le projet dans l’aire de cogestion de Bargny « nous avons réhabilité l’ancien récif avec le financement du projet PRAO en identifiant les sites et en sensibilisant les acteurs».

Financé à hauteur de quatre vingt millions de Francs CFA, ce programme de restauration des récifs artificiels de Bargny commence à produire des effets intéressants. « Depuis la création de ce récif qui fait environ 10 à 11 mois, on a noté une prolifération des ressources halieutiques dans la zone », confie Laty Seck qui décèle cependant quelques difficultés dues à l’incompréhension de certains acteurs. Certains pêcheurs de Bargny étaient contre l’immersion des pierres dans la mer, soulevant que ce projet est venu nuire leurs activités. « Tout projet a des problèmes. Dès fois on rencontre des difficultés dues à un manque de compréhension avec les acteurs. Mais lorsqu’on fait une assemblée générale et on met en place un comité directeur  avec un bureau exécutif qui représente le comité  local des pêcheurs de Bargny, il ne devrait pas normalement y avoir de problèmes », dit-il. Et pour lui « d’habitude, ceux qui créent les problèmes sont ceux qui font la pêche illégale. Le vrai problème n’est pas le récif, mais c’est un site qu’on appelle aire de cogestion qui est la zone délimitée. Dans le cadre de la gestion des ressources, le CLP est habilité à prendre des initiatives au niveau de cette zone pour réglementer la pêche ».

Problème de surveillance? 

« Le récif ne profite qu’aux initiateurs »

Avec la rareté des ressources, certains pêcheurs qui font près de 70 kilomètres pour pêcher estiment que « le récif ne profite qu’aux initiateurs. Ce n’est pas une nouveauté. Il y’avait un récif très  productif, mais au final c’est un projet qui n’a pas réussit à cause des gestionnaires. L’engouement c’est juste au début, car c’est en ce moment qu’il y’a des fonds disponibles. Mais ils ne feront rien pour la préservation. Ils ne  se fatigueront jamais pour la surveillance», regrette Modou Diagne, un pêcheur à filet tournant, trouvé avec sa canne à pêche à la plage de Bargny Guedj.

Abondant dans le même sens, Abdoulaye Seck ne voit même pas l’importance des récifs à Bargny «car ceux qui doivent assurer la surveillance, complotent avec d’autres pêcheurs qui y vont piller la ressource, pour ensuite passer au partage du butin. Cela, on l’a déjà vécu ici. En plus, ça ne nous arrange pas. On a plus de 90 filets tournants qui valent plus de 20 millions l’unité. Imaginez que nos filets soient déchirés par les pierres immergées, ce serait une catastrophe », assène ce pêcheur qui boit tranquillement son thé sous la brise de Bargny Guedj (sur mer) avec ses amis venus faire la pêche en ligne, en cette journée de repos.

Pourtant le bureau exécutif du Comité Local des pêcheurs semble déjà prendre les devants. S’agissant des moyens pour la surveillance, « le projet nous a donné une embarcation équipée, du carburant ainsi que les personnes pour faire ce travail. Nous ferons au moins 08 à 10 sorties par mois avec des partenaires. Et en même temps, il est interdit d’y accéder entre18 heures et 07 heures du matin », a précisé l’animateur communautaire du CLP de Bargny.

Mais  malgré les efforts déployés par le Comité Local de Pécheurs pour  la  conservation  de ces  récifs, Pape Doudou reste convaincu que « la surveillance fait défaut, car on voit des gens pêcher tranquillement dans les zones dites interdites. Il devait avoir une équipe de surveillance pour veiller  aux normes établies par la commission» persiste ce pêcheur reconverti en docker. Ce débardeur qui s’occupe du déchargement des navires de pêche, a trouvé refuge dans ce métier depuis que la ressource devenait de plus en plus rare. Trouvé à quelques mètres  de l’embarcation destinée à  la surveillance des récifs artificiels, ce jeune qui salue l’initiative, trouve inopportun notre visite sur site dans la mesure où il n’existe plus de balises pouvant servir de repères « Ne  vous  fatiguez  même pas. Vous ne verrez rien, à moins que vous partiez avec un caméraman plongeur. Tous les  bouées qui matérialisaient l’infrastructure ont  disparu », rajoute- t- il.

Pour la pérennisation de ce  projet, le CLP de Bargny est doté d’une quincaillerie maritime financée à hauteur de 57 millions.  D’ailleurs, c’est cette AGR (activité génératrice de revenus), qui va permettre aux acteurs de gérer les dépenses liées à la surveillance.  Après avoir procédé au nettoyage des fonds marins avant d’y immerger plus de 12 camions de pierres avec  tout le matériau nécessaire, le Comité local des Pêcheurs de Bargny, est à l’attente d’un arrêté préfectoral. Cette décision qui doit émaner du préfet du département de Rufisque va définir la réglementation applicable dans la surveillance des récifs artificiels qui ont pour objectif : la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques à l’heure de la recherche de solutions face aux changements climatiques.

Ibra Seck Cassis

 


Audio-Doc:Les Sénégalais disent non au charbon

La MARCHE MONDIALE POUR LE CLIMAT qui regroupe des citoyens et des communautés affectées par le dérèglement climatique, était prévue dans tous les pays, le 29 novembre 2015, quelques heures avant l’arrivée des chefs d’État à Paris pour le sommet.
Au Sénégal cette date coïncide avec le Grand Magal de Touba qui mobilise des millions de personnes.
Pour cette raison les communautés affectées ou vulnérables aux dérèglements climatiques et aux pollutions, se sont données rendez vous à Bargny pour profiter du rayonnement politique et médiatique de la COP21, pour s’organiser et se mobiliser largement afin d’adopter « la déclaration de Bargny » destinée au Chef de l’État

Audio-Doc:Les Sénégalais disent non au Charbon by Ibra Seck Cassis on Mixcloud


COP21 : Des enseignants outillés sur l’impact des centrales à charbon

Un atelier de partage et de plaidoyer sur les centrales à charbon a été organisé par Waterkeeper Sénégal ce 12 décembre 2015.Cette rencontre qui a regroupé les enseignants des localités de Bargny, Kayar, et Mboro et quelques personnes ressources, a été pour ces activistes, une occasion pour mieux comprendre les impacts du charbon.

Apres  la marche  pour  le climat  tenue  le 21  novembre  à Bargny ,  les  communautés  affectées par le dérèglement  climatique se sont une fois de plus  retrouvées à Thies pour un atelier d’échange et de partage sur les différentes causes du réchauffement climatique, particulièrement les gaz à effet de serre provoqués par le charbon minéral.