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DeCOALonise Africa: Libérons-nous des combustibles fossiles

La journée Africaine contre le charbon et les énergies fossiles a vécu ce 25 mai 2018 au Sénégal grâce a une initiative régionale appelée DeCOALonise Africa. Sous la houlette du Réseau de associations pour la protection de l’environnement (RAPEN), les communautés affectées par la centrale a charbon de Bargny se sont réunies a nouveau pour réaffirmer le #DOUFI_TAKKEE.

Malgré la faim et la chaleur du vendredi soir, les Bargnois ont massivement répondu à l’appel du Comite de la campagne DeCOALonise Sénégal. Cet après-midi a permis aux communautés affectées d’échanger et de sensibiliser le gouvernement du Sénégal et ses partenaires financiers, l’opinion nationale et internationale, sur les dangers de la centrale a charbon qui brule le cœur de Bargny.

Plus de 30 événements ont ce 25 Mai 2018 et au cours desquels les personnes les plus touchées par les projets de combustibles fossiles et les impacts du changement climatique ont pu faire entendre leur voix auprès de ceux au pouvoir.

Cette mobilisation a coïncidé avec les réunions annuelles de la BAD prévues à Busan, en Corée du Sud. Une occasion de dénoncer le rôle controversé des institutions financières africaines et non africaines comme la BAD dans le financement de projets d’énergie au charbon, mais aussi d’attirer l’attention des peuples et des leaders africains sur les dangers que le développement du charbon continue de poser sur le continent.

A Bargny, les populations sont de plus en plus inquiètes avec les pénuries qui s’enchainent depuis l’accélération des travaux de la centrale. Et cette situation me fait penser a ce qui se passe en Afrique du Sud. Les témoignages de Nhlanhla SIBISI de l’équipe de campagne pour le climat et l’énergie de Greenpeace Afrique à l’occasion de cette journée ne sont pas à négliger.

« La dépendance presque complète de l’Afrique du Sud vis-à-vis du charbon pour l’électricité exerce des conséquences graves sur l’eau. Pour protéger notre droit à de l’eau potable propre et accessible, nous devons nous libérer du charbon. Des projets irrationnels très gourmands en eau comme Thabamesti doivent être arrêtés. Il existe des alternatives efficaces au charbon mais aucune alternative à l’eau. »

La campagne DeCOALonise Sénégal est lancée dans le cadre d’une initiative régionale appelée DeCOALonise Africa. Elle a pour objectif d’amener les États africains à arrêter l’utilisation des énergies fossiles comme le charbon, prouvé être un combustible très dangereux pour les communautés et l’environnement déjà ultra-vulnérable aux changements climatiques.

Ndogou de Sensibilisation

 


Centrale à Charbon: Quand même, nous avons le droit de vivre !

Selon le service de communication de la Mairie de Bargny, une ville de la capitale Dakaroise « La commune a signé un protocole d’accord tripartite, avec la Senelec et la Compagnie d’Électricité du Sénégal ». Vu que j’ai toujours dit non à l’installation illégale de cette centrale a charbon mortelle au cœur de ma commune, donc permettez-moi de déchirer ce PROTOCOLE en mille morceaux. Pour moi, ce protocole n’a aucune valeur juridique et n’engage que les signataires. Un protocole qui n’a pas été voté par le Conseil Municipal, ni validé par les membres les plus avertis du fameux comité de suivi, ne peut nullement engager toute une commune.

Je me demande même, c’est quoi l’objectif de ce protocole qui ne mentionne aucun engagement sur le plan environnemental. L’attente des Bargnois, ce n’est pas exclusivement une compensation financière mais plutôt le respect du code de l’environnement en vigueur.

« Ce protocole « win win » est le fruit d’un travail de longue haleine » poursuit le texte. Mdr… Oui, ce protocole est « win win » dans la mesure ou la ville innocente de Bargny   gagnera, plus de maladies pulmonaires, plus de chômeurs et plus de femmes au foyer, concernant le secteur de la pêche. Beaucoup de pêcheurs connaitraient le chômage pour la première fois. De même, les 1000 femmes transformatrices de poisson ne pourront jamais cohabiter avec cette pollution. En d’autres termes, Bargny ne gagnerait que des conséquences néfastes et irréparables.

Ce protocole est un travail de longue haleine, je dirai non, mais plutôt un travail de « polluante haleine » faite sur la base de trahison, corruption, manipulation et j’en passe…

Bargny seul au monde ?

 Bargny n’est pas une localité a part, car étant une partie du monde, même si on se sent très seul dans ce combat aux conséquences internationales.

Rufisque, Diamniadio, Yenne, Sendou, on ne vous sent pas et pourtant nous partagerons directement les dégâts…

Bargny est certes seul dans ce combat, mais sachez que tout le Sénégal sentira les impacts négatifs. Si un jour les médecins vous diront que le poisson Dakarois est devenu cancérigène, ne soyez pas surpris.

Si un jour, les futures locataires du Pole Urbain de Diamniadio se soulèvent pour une délocalisation de la centrale, ne soyez pas surpris.

Si un jour, le journal annonce que le bétail du département a été empoisonné par les eaux polluées de Bahadia, ne soyez pas surpris.

Si un jour, le département de Rufisque se soulève pour contester contre une pénurie d’eau inexplicable, ne soyez pas surpris.

Même si les promoteurs de cette entreprise insalubre et incommode, promettent des milliards, nous ne devons pas être preneurs. Rien ne vaut recevoir des millions et mourir quelques temps après.

Nous avons le droit de vivre

La pollution de la sococim, l’avancée de la mer sans réelle politique d’atténuation, le Port Vraquier, la centrale à charbon, l’expropriation des terres au profit du Pole Urbain, convergent directement dans une direction susceptible de faire disparaître une partie du Sénégal, Bargny. Et pourtant, nous avons le droit de vivre quelque puisse être le besoin énergétique du Sénégal et surtout au moment ou le président nous tympanise avec sa fausse révolution solaire.

A Bargny, les problèmes sont nombreux et la demande sociale est énorme. Cependant, malgré la crainte de ne pas résoudre tous ces problèmes, la commune ne devait pas encourager des solutions qui nous conduisent dans l’impasse. Dans le court terme on pourra satisfaire une demande sociale mais dans le long terme, ce sera des problèmes à en plus finir. Ce protocole qui ne garantit rien de concret au plan environnemental, n’est pas dans l’intérêt des populations.

Arrêtez de nous dire qu’on est a 95 % des travaux, le problème de « Fanaye » est un cas d’école. Arrêtez de nous faire croire que les dispositifs seront respectés, si dès le début l’état a violé sa propre loi (code de l’environnement).

S’il vous plait arrêtez de nous dire que l’Europe s’est développée grâce au charbon, ce temps est révolu et il existe d’autres alternatives.

Arrêtez de corrompre et de ternir l’image de certaines personnes ignorantes et souvent roulées dans le charbon.

 


Gestion des déchets : Non, il n’y aura pas un Mbebeuss bis à Bargny

A Bargny, nos mamans et sœurs qui avaient l’habitude de transformer certains endroits en dépotoirs sauvages, pourront enfin déposer leurs ordures ménagères sans être inquiétées par les surveillants municipaux recrutés dans le cadre du programme Bargny Ville Propre.

Pour accompagner les collectivités locales dans l’amélioration de la salubrité publique, l’état du Sénégal, a mis sur place un Programme National de Gestion des Déchets (PNGD).

Confrontée à un problème de gestion des déchets malgré les efforts considérables de l’UCG (dirigée par l’infatigable Baye Sega), la commune de Bargny fait partie des 10 localités de Dakar devant abriter des Points de Regroupement Normalisé.

Prévu à coté du cimetière de Santhioub Guedj, ce point de regroupement qui doit accueillir les déchets provenant de la pré-collecte et de l’apport volontaire des populations de Bargny, suscite déjà des interrogations dans cette ville vulnérable au plan environnemental.

Dès l’annonce de ce projet, certains ont commencé a dire que c’est un « Mbebeuss bis » qui sera installé dans cette contrée lebou déjà étouffée par la Sococim, la centrale a charbon et le futur port vraquier. D’ailleurs, c’est cette inquiétude qui m’a poussé, à tout laisser, pour assister au forum d’échanges sur ce projet, qui a vécu ce samedi 11 février 2017 au complexe culturel El Hadj Ndiouga Dieng de Bargny.

Trouvant ce projet salutaire, le Directeur du Takom Jerry suggère pourtant une délocalisation de cette installation qu’il considère « insalubre, dangereuse et incommode».

« Vu que Bargny est naturellement victime de la non clémence de sa position géographique (…), la délocalisation de ce projet bien planifié et malheureusement confondu d’annexe Mbeubeuss par le bargnois lamda, s’impose », a souligné Ibrahima Diagne à travers le forum « Bargny Wax Sa Xalat ».

Cependant, cet avis n’est pas partagé par le conseiller municipal Abass Ndione qui « engage mes responsabilités en tant que conseiller municipal. Je promets que l’arrivée de ce projet est une bonne chose pour la commune. Je ne serai pas comme ceux qui avaient accepté l’installation de la centrale à charbon et qui sont obligés de se cacher aujourd’hui. Demain, nous répondrons à nos actes» rassure t-il devant ce parterre de Bargnois qui réclame une étude d’impact environnementale.

Mais dans le cas d’espèce, « on a pas besoin d’une étude d’impact, car une autorisation suffit », rappelle le Maire qui aimerait d’ailleurs augmenter le nombre de points de regroupement normalisé pour améliorer le cadre de vie à Bargny. Abondant dans le même sens, Ndiaye Gueye du PNGD a confirmé qu’une « analyse environnementale initiale a été faite et le document a été validé». Il a aussi rappelé que ce point de regroupement normalisé n’est qu’un site de transit et les déchets ne feront pas plus de 72 heures sur site.

Apres avoir écouté les uns et les autres, je reste optimiste et je suis convaincu qu’on n’aura pas de Mbebeuss bis à Bargny.

Ce site de 1200 m2 va procurer à Bargny, au moins 5 à 10 emplois selon le Maire Abou Seck qui résume ce projet comme la transformation « d’un Point de Regroupement Informel en un Point de Regroupement Normalisé ».


What is the Charcoal and Firewood sellers’ future in The Gambia?

On September 7th, 2016, The ECOWAS Centre for Renewable Energy and Energy Efficiency (ECREEE) has organized a capacity building training with the media practitioners in the Gambia on Clean and more efficient cooking energy services.

« The role of media is key to the successful implementation of any development agenda, and the issue of coking energy is not an exception » said Mr Abdoulie Gassama who was speaking at the national sensitisation forum for media practitioners on sustainable cooking energy.

This sentense that recalls the role of journalists reminds me of an old man who’s being in the wood venture for 50 years. He has once raised a concern on the ban of fuel wood and charcoal, saying instead of banning it why not fixing conditions like any tree you cut down you must plant 2 or 3 more trees. As a blogger, I think that ECREEE and the Gambia forestry should take into consideration the wood ventures thoughts before making the final decision.

For the coordinator of the West Africa Clean Cooking Alliance (WACCA) « There are indirectly involved because we are trying to work with charcoal producers. We can also get them into the production of biochar, give them other alternatives to make money without destroying the forest. So we think in the future, we will involve the group of charcoal sellers », said Sire Abdou Diallo at the capacity building training for media practitioners in Gambia.

This event was the launch of an alliance for sustainable cooking energy in the Gambia. This institution promote partnerships among members of the alliance and other stakeholders to ensure synergy in influencing policies and stimulating actions that contribute to a vibrant sustainable cooking energy sub sector and sustainable utilization of biomass.


Le charbon fait près de 23.000 morts par an en Europe, et pendant ce temps là…

Selon un rapport de plusieurs ONG sorti ce mardi le 05 juillet 2016, les centrales à charbon de l’Union européenne qui ont causé près de 23 000 morts prématurées et un coût sanitaire de dizaines de milliards d’euros, doivent être fermées le plus rapidement possible. Et pendant ce temps là, les investisseurs européens continuent à nous forcer leurs projets de centrales archaïques.

Dans le rapport intitulé « Le nuage noir de l’Europe : comment les pays utilisant du charbon rendent leurs voisins malades », réalisé par quatre ONG (le WWF, Climate Action Network, Heal : Alliance pour la santé et l’environnement et Sandbag), 22 900 personnes ont perdu la vie en 2013 à cause du charbon.

Ce charbon, qui représentait 18% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2014, ne devrait même pas faire l’objet de projet en 2016 et de surcroît dans les pays du Sud, qui n’ont pas les moyens pour se soigner.

Tous ces morts sont attribués à 30 centrales selon les précisions du rapport qui rappellent que « les impacts sanitaires du charbon ont engendré en 2013 un coût global de 32,4 à 62,3 milliards d’euros ».

Ces centrales à charbon ont fait beaucoup de dégâts collatéraux. Les particules fines constituent « l’ingrédient le plus toxique » de la pollution par le charbon : elles ont fait environ 19.000 morts, soit 83% du total.

Ces particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns pénètrent profondément dans le système respiratoire et dans le sang.

Elles peuvent se déplacer loin de leur lieu d’émission, « sur des centaines de kilomètres », rappelle le rapport, soulignant que près de 12.000 nouveaux cas de bronchite ont été enregistrés en 2013. Et pendant ce temps là, on nous trompe sur les futurs impacts de la centrale à charbon de Bargny.

D’ailleurs le mercure produit par la combustion du charbon « endommage le système nerveux de milliers de fœtus en Europe tous les ans ». Et nous, quel sera notre sort, nous qui ne parvenons pas à couvrir nos frais sanitaires ?

De même, « la pollution de l’air est responsable de millions de morts dans le monde entier » et le réchauffement climatique va « exacerber le problème », souligne Roberto Bertollini, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) auprès de l’UE.

Pour les Etats qui ont opté pour ces énergies sales, j’espère que vous en assumerez les conséquences. A bon entendeur, salut….


Ndogou’Tiba: L’urgence climatique réunit les leaders d’association de Pikine Guinaw Rail

00Occupant une place importante dans la stratégie de mobilisation du Collectif Alternatiba Dakar, les rencontres mensuelles décentralisées, commencent à susciter l’intérêt des populations. Tenu au courant du mois de ramadan dans les locaux de la radio Rail Bi FM, le troisième Ndadje’Tiba transformé en Ndogou’Tiba a permis aux leaders associatifs de la banlieue dakaroise de mieux comprendre l’urgence climatique.

«Le concept Alternatiba est né en Europe mais nous en avons plus besoin, ici en Afrique. Nous ne polluons presque pas, mais nous sommes les principales victimes du dérèglement climatique.» a rappelé Abdoul du Collectif qui est largement revenu sur les objectifs d’Alternatiba Dakar qui compte organiser un village des Alternatives du 01 au 02 octobre 2016 au Sénégal.

«Nous avons une part de responsabilité. Il y’a des multinationaux qui dégradent nos plages et autres mais la main de l’homme n’est  pas à écarter. La population doit être  bien préparée par rapport aux changements climatiques. Nous préférons voir des supports de communication faites par nous et pour nous. Pour le moment le dérèglement climatique est quelque chose d’abstrait pour moi. J’ai vraiment envie de comprendre les conséquences des changements climatiques dans nos localités et je ne suis pas seul à être dans cette situation. Dans la mesure du possible, essayez de nous proposer des supports de communication dans toutes les langues locales» a suggéré un participant à la fin de cette rencontre, que certains leaders associatifs veulent démultiplier dans les coins les plus reculés de la banlieue afin de mieux sensibiliser les populations.

«Il n y a presque aucun arbre à Guinaw Rail. Avec l’autoroute à péage, nos arbres sont remplacés par la pollution sonore. Les populations qui habitent à coté de ce projet sont dérangées 24 heures sur 24. Et ceci, sans mesure ni alternative pour nous épargner de cette pollution. L’état devait au moins nous préparer, mais rien n’est fait malgré nos interpellations à l’endroit de l’Apix.» fustige Abdou Aziz Dieng de l’association des handicapés qui prépare une grande journée de reboisement dans la banlieue.


Après les accords de Paris, que la Cop 22 soit celle de l’action et des réalisations

Quinze années après la Cop 7, le Maroc accueillera de nouveau la COP 22. Donc, disons  dans quelques mois (7-18 Novembre 2016), l’Afrique du nord sera la capitale des théoriciens du changement climatique. Et ce qui me fait mal, est le fait que la plupart de ces gens qui viendront prêcher l’énergie propre, ont déjà investi quelques parts dans l’énergie sale.

Je me rappelle du milliardaire Bill Gates, à la conférence sur le climat à Paris. J’étais ému de le voir prôner les énergies vertes et pourtant, sa fondation investit massivement dans l’industrie du pétrole. Selon le classement établi par le «Natural Resources Defense Council», rien qu’aux Etats-Unis, sa fondation détient des parts dans au moins 10 des 100 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre parmi les producteurs d’énergie.

Déjà 21 Cop et toujours pas de solutions, à part des accords qui sont officiels que durant les cérémonies. Pour changer la donne, on ne doit plus laisser les Cop entre les mains du cercle très restreint des experts, des techniciens et des scientifiques.

L’enjeu doit être de sortir de ce clivage pour transposer le débat vers une forme d’appropriation des changements climatiques par la totalité des citoyens.

L’implication de ces derniers qui subissent quotidiennement les effets de ce dérèglement climatique, pourra être déterminante. Ils n’auront pas de temps pour théoriser, ils passeront directement à l’action.

Action, action, action, je suis presque que convaincu que, même les théoriciens sont conscients de cette succession de théories sans actions. Croisons les doigts et prions pour que les  promesses du commissaire de la Cop de Marrakech, soient tenues. Selon Abdeladim Lhafi « Si la Cop 21 a été le sommet de l’accord et de la décision, la cop 22 sera celui de l’action et des réalisations» avait déclaré le maitre d’oeuvre du sommet de Marrakech.


Bargny ensemble pour dire non à une « Sococim qui doit moderniser ses installations»

Implantée au Sénégal depuis 1948, la cimenterie que je surnomme la beauté du Diable n’a aucun respect pour l’environnement. C’est une répétition, mais c’est toujours pédagogique surtout quand on a affaire à un élève qui semble faire la sourde oreille malgré les nombreuses interpellations des populations.

Une personne avec des yeux blancs, propres et sains, je n’en vois presque plus dans cette contrée ironiquement victime de la richesse de son sous-sol.

Et si nous ne faisons pas quelque chose contre sa pollution sonore, la prochaine étape sera de voir à Bargny, des personnes atteintes d’otite ou complètement sourdes. Maintenant c’est devenu une tradition.Tous les vendredis, la cimenterie la plus archaïque  au  Sénégal, en plus de fissurer les murs, tympanise les honnêtes citoyens avec des mines à un sou.

On dirait que les dirigeants de cette « beauté du diable » (appartenant au groupe Vicat), ne savent pas encore que « l’industrie cimetière n’est plus polluante. Nous ne demandons pas sa délocalisation, mais la Sococim doit moderniser ses installations avec des filtres électrostatiques fonctionnelles au niveau de l’usine. L’époque des mines à effet acoustique fort, est dépassée. Elle doit à l’instar de ses concurrents abandonner ces mines» a rappelé l’Ingénieur Tamsir Mbengue à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement célébrée à Bargny.

Abondant dans le même sens, l’ancien ambassadeur victime de l’agression quotidienne de cette cimenterie que j’ai du mal à citer, dénonce une énième fois cette situation qui va de mal en pis. «La sococim a tout pollué. Cette zone qui était verdoyante, a perdu de sa floraison. Tous les types de maladies sont récurrentes à Bargny, sans oublier l’état de décrépitude de nos maisons. J’ai réhabilité ma maison et même pas plus de 5 ans les fissures sont déjà visibles» rappelle l’imam Mamadou Diouf.

L’environnement, une priorité pour le Goupe Vicat (Ay Door leu rek)

Un extrait de ce qu’a dit le groupe Vicat (Pour plus d’infos)

« Ainsi, le groupe Vicat intègre le respect de l’environnement dans chacun de ses projets d’exploitation tout au long de la durée de vie de la carrière, de la sélection du terrain et les études de faisabilité à sa restitution après exploitation sous forme de terrains agricoles ou reforestés, de plan d’eau ou bien de mosaïque de milieux naturels.
C’est de l’élaboration de dossier administratif de demande d’autorisation, que les projets voient le jour en collaboration avec les populations, élus locaux et associations naturalistes. Toutes les composantes environnementales sont prises en compte, protégées ou mises en valeur. »

Ce ne sera pas facile, mais je suis convaincu que l’engagement dont les bargnois font montre depuis quelques temps, sera déterminant pour faire reculer ce géant qui n’a pas honte de tuer à petit feu, les populations de la localité qui lui a fourni toute sa richesse et sa notoriété.

Je sais pas c’est pour quand. Mais lors que je  serai grand et capable de construire une maison, j’irai voir Dangote ou Layouse.


Bargny: Le CLP prépare les acteurs sur le repos biologique du Thiof

Le mérou blanc communément appelé Thiof au Sénégal va « se la couler douce » au mois de juin à Bargny. Et à travers mes doigts, le collectif des mérous blancs de l’aire de cogestion de Bargny félicite d’avance le préfet de Rufisque qui sortira bientôt un arrêté portant sur le repos biologique de cet espèce très noble…..

A l’instar des sites de cogestion du Sénégal, un repos biologique concernant le mérou blanc est prévu dans l’aire de cogestion de Bargny. Selon le chef de service départemental des pêches de Rufisque « un repos biologique du mérou sera observé dans l’aire de cogestion de Bargny, du 01 au 30 juin 2016.Durant cette période il est  formellement  interdit de pêcher le mérou  dans l’aire de  cogestion, de débarquer ou commercialiser l’espèce a Bargny», a précisé Ibrahima Mbodj, au centre socio culturel de Bargny, à l’occasion d’une réunion de préparation sur le repos biologique du Thiof.

Pour promouvoir la restauration des ressources halieutiques à Bargny et en particulier les ressources démersales côtières comme le Thiof, des initiatives participatives ont été identifiées par les acteurs du Comité Local des Pêcheurs de Bargny.

D’ailleurs cela a valu à la signature en juillet 2015, d’un accord  de  cogestion entre  le président  du  CLP et le ministre  des pêches. Mais malgré un arrêté préfectoral  du 06 février 2015 pour autoriser la mise en oeuvre  de cet accord de cogestion, le CLP de Bargny a tous les problèmes du monde pour convaincre certains acteurs. La preuve, le repos biologique du mérou blanc dont il est l’objet ce jeudi 26 mai, a été respecté dans l’étendu du territoire sauf Bargny.

Pour ne pas répéter la  même erreur, le CLP a tenu une réunion technique avec les acteurs et les autorités pour une meilleure appropriation de cette mesure qui rentre dans le cadre de la restauration des ressources halieutiques.

Cette mesure de repos biologique devra être  complétée par tous les autres  outils de  bonne  gestion et de  bonne  gouvernance pour que les impacts soient positifs pour la ressource et les acteurs.


Alternatiba Dakar : une solution aux changements climatiques

Lancé en fin octobre 2015, le collectif Alternatiba Dakar – qui a initié des rencontres mensuelles populaires et festives appelées Ndadje’Tiba – prépare activement un festival des alternatives qui aura lieu au mois d’octobre 2016. Etant convaincu de l’existence de solutions pour faire face aux changements climatiques, Alternatiba propose de mettre en lumière et de valoriser les nombreuses alternatives qui existent. Alternatiba veut favoriser l’accès à toutes ces initiatives en permettant leur appropriation par un large public. 

Entretien avec Mariama Diallo, membre du collectif qui fonctionne avec un mode de gestion horizontale sans hiérarchie.

1-  Sentez-vous une implication plus forte des populations depuis le lancement du collectif à Dakar ?

Il faut savoir que le collectif est encore très jeune, il a été lancé fin octobre 2015 mais il a commencé à être pleinement actif qu’en mars 2016. Oui certains sont très impliqués, notamment les militants, mais aussi tous ceux qui sentent que les changements climatiques menacent leur quotidien.

Il n’est pas très simple de mobiliser sur des questions d’écologie au Sénégal. On n’a pas la culture du bénévolat, mais le vrai frein est surtout dû au fait qu’il y a toute une tradition bâtie sur la séparation entre les problématiques socio-économiques et les problématiques environnementales. c’est un vrai problème, car, en réalité, ces problématiques vont ensemble, elles sont imbriquées les unes aux autres.

De ce fait, nous essayons de plus en plus de partir des problèmes socio-économiques des populations, en leur montrant à quel point les changements climatiques les menacent et posent avant tout des enjeux de justice sociale. Avec cette façon d’aborder le problème, nous constatons que les populations s’intéressent de plus en plus à ce que l’on fait. Nous travaillons aussi à l’inclusion des nouveaux arrivants, des non militants, des catégories sociales défavorisées (qui sont les plus touchées et les plus vulnérables).

2-  Est-il vraiment nécessaire de s’engager dans une dynamique de justice climatique dans un pays du sud qui n’a ni richesse et encore moins pouvoir?

Justement, c’est parce que l’on est dans un pays du sud que l’on doit se battre pour la justice climatique et cela pour deux raisons :

Premièrement, il ne faut pas oublier que les changements climatiques posent avant tout la question de la responsabilité historique et de la dette écologique de l’occident. Nous subissons un dérèglement auquel nous avons très peu contribué.

Deuxièmement, s’engager dans une dynamique de justice climatique n’est pas seulement une question de militantisme, c’est un enjeux de survie. Si l’on veut continuer à vivre, il faut bien que l’on s’adapte. Ce sont les pays qui sont au bas de l’échelle – les plus pauvres, comme nous – qui sont les plus impactés. A mon sens, nous ne pouvons plus rester dans l’inaction ou dans une attitude de victimisation. Il nous faut agir, car s’engager dans une dynamique de justice climatique, c’est tout bonnement un instinct de survie.

3-  « Alternatiba Dakar » n’est elle pas simplement une association de plus ?

Précisément Alternatiba n’est pas une association qui vient grossir davantage le milieu associatif sénégalais. Il existe déjà une myriade d’associations qui font de belles choses et d’autres qui en font moins. Dans ce paysage, Alternatiba se positionne comme une convergence de citoyens et d’organisations partageant des valeurs communes d’échange et de partage fondées sur la justice sociale et la solidarité. Nous travaillons ou militons tous  pour la même chose, c’est-à-dire une meilleure société, qui soit plus durable, avec moins d’inégalités et de précarité. Et cette convergence est une belle façon de créer des synergies, des complémentarités, de se renforcer mutuellement et d’éviter le cloisonnement ou le chevauchement de certaines actions.

Cela permet également de fédérer des gens qui sont dans des secteurs très divers, de relier et de connecter les alternatives entre elles et de les penser comme un système. 

4-  Concrètement, que propose Alternatiba pour faire face aux changements climatiques ?

Des solutions concrètes pour lutter activement contre le changement climatique existent déjà, elles sont là, elles fusent et fleurissent de partout et sont mises en œuvre par des citoyens, des collectifs, des collectivités locales. Quelques exemples : l’agriculture saine et durable, la consommation locale et responsable, la relocalisation de l’économie, la pêche durable,  la valorisation de la récupération et du recyclage des déchets, les énergies renouvelables ou encore l’ éco-habitat et j’en passe !

Mais ces solutions sont souvent très cloisonnées, peu diffusées, ignorées ou très peu connues de tous. Alors ce que propose Alternatiba, c’est justement de mettre en lumière et de valoriser ces nombreuses alternatives afin de permettre l’accès à celles-ci, en favorisant leur appropriation par  le public. Déjà, ça permet de rompre avec le sentiment d’inertie et les discours fatalistes concernant le changement climatique. Notre démarche c’est aussi de mettre en lien les alternatives, de les renforcer et de les diffuser pour qu’elles soient à la portée de tous.

L’appropriation des solutions est essentielle car elle permet de populariser la question du changement climatique tout en montrant clairement que chacun à son niveau peut relever le défi climatique. On est tous en capacité de faire face et de gagner la bataille climatique.

5–  Et dans ce cas, c’est aux populations de vous suivre ?

Non, on ne leur demande pas de nous suivre, c’est tout le contraire de notre démarche. Nous ne faisons pas pour ces populations, mais avec elles. On a une démarche qui part du bas et qui est inclusive. D’ailleurs on a un mode de gestion horizontale sans hiérarchisation. On travaille sur la base de l’intelligence collective où tous les impliqués ont le même statut.

Nous ne sommes pas dans des types de démarches « top-down », mais plutôt dans de la valorisation communautaire, ces populations le savent. Elles savent qu’elles doivent faire face aux conséquences des changements climatiques et qu’elles doivent surmonter les énormes pertes que cela engendre. Mais en même temps, elles en ont un peu marre des discours qui ne changent rien, que l’on pense pour elles, que l’on décide à leur place et que l’on conçoive des choses sans véritablement les associer. Elles ont envie d’être acteurs de leur changement et c’est toute la démarche d’Alternatiba qui place les communautés locales au cœur du processus de mobilisation pour la justice climatique.

Il faut absolument populariser la question du changement climatique, surtout ne pas en faire une affaire d’experts ou de scientifiques et donner l’opportunité à tout un chacun de se prononcer sur ces sujets et d’agir pour faire bouger les choses.

6-  Vous avez prévu d’organiser un festival des alternatives au Sénégal en octobre 2016. Quelle est votre stratégie de mobilisation ? 

On sait que le plus grand défi c’est la mobilisation du grand public, à la fois ceux qui sont convaincus mais qui restent dans des logiques cloisonnées, et les autres à qui le changement climatique ne parle pas forcement. Partir des problèmes, des besoins réels des populations est une bonne entrée pour mobiliser, ça permet de susciter leur intérêt.

Lancement « NDAJE’TIBA » 

En amont de l’événement nous avons lancé un concept nommé « NDAJE’TIBA » , ce sont des rencontres mensuelles qui auront lieu dans divers endroits de Dakar (les jardins publics, les centres socioculturels ou encore les espaces jeunes), pour susciter une appropriation citoyenne et collective de la problématique des changements climatiques et préparer en amont le festival. Cela se passera dans un cadre convivial et festif pour attirer le grand public et ne pas limiter le processus de mobilisation pour la lutte contre le changement climatique Alternatiba aux seuls militants convaincus et aux organisations. Cela permet donc d’élargir et de diversifier le cercle des participants.

Au festival des alternatives, il y a aussi des concerts…

Nous misons beaucoup sur le côté festif et convivial de l’événement pour pouvoir mobiliser tout le monde, car le festival des alternatives c’est aussi des concerts et du théâtre, bref beaucoup de prestations culturelles et artistiques, donc un bon cadre pour conscientiser les participants et leur donner envie de s’engager dans la bataille climatique.

7-  Espérez-vous avoir un impact au lendemain du village des alternatives?

Oui bien sûr ! Nous espérons une meilleure connaissance et une prise de conscience par rapport aux enjeux du changement climatique et surtout une appropriation des solutions concrètes qui y seront présentées. Evidemment, nous sommes conscients que cela ne se fera pas en un claquement de doigts mais dans le temps, comme pour tout changement social. Les changements de comportements impliquent un processus de transformation sociale et d’apprentissage qui peut prendre du temps. Donc le village des alternatives sera un point départ, un moment d’apprentissage pour les participants, car au delà des solutions qui seront présentées, il y aura aussi tout un ensemble de démonstrations et d’ateliers pratiques participatifs.

Justement le fait d’être en action est une belle façon de faire comprendre aux participants qu’il est possible de faire quelque chose, de changer la donne. Et ça permet de rompre avec le sentiment d’inaction, de redonner confiance aux citoyens et de mettre en marche notre pouvoir d’agir citoyen.